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Le village du Bel Air : la Bretagne ça vous gagne !

Qui a dit qu'il pleuvait tout le temps en Bretagne ? Cette semaine immersive au village du Bel Air a été placée sous le signe d'un soleil éclatant ! Parfait pour profiter du magnifique environnement que propose le domaine avec accès direct au lac, pour y débroussailler les ruines du vieux château du XVème siècle ou pour y faire un jeu de piste, une balade musicale et j'en passe et des meilleures !



Un lieu de vivre-ensemble

Ce premier lieu visité par le groupe initial formé d'une dizaine de personnes a tout de suite été un coup de cœur. D'un autre côté on comprend vite l'attrait des 15 hectares de terrain où se côtoient prairies verdoyantes, forêts, zones marécageuses et un accès direct vers le lac du Bel Air (classé Natura 2000 et dont une zone de nidification est protégée) où un canoë est disponible, pour aller manger à la guinguette de l'autre côté du lac par exemple. Au centre se trouvent deux bâtisses, une petite maison bretonne qui sert actuellement de maison commune mais qui a vocation à pouvoir être utilisée comme gîte indépendant ou comme espace polyvalent d'accueil et d'événements, et une longère pour l'instant en chantier. Non loin de là, sur la « place du village », dans leur enclos, poules, jar, oie, dinde et dindon ponctuent l'espace sonore de leur divers cotcots, glouglous et autres salutation volaillères. Un peu plus loin se trouvent un potager, une future forêt jardin, une serre, ainsi que plein d'habitats légers dont deux yourtes, deux cabanes, une tiny house, des caravanes. L'ampleur des espaces permet à chacun.e d'avoir son petit coin de paradis où se ressourcer.


Et les habitant.e.s non humain.e.s ne dérogent pas à la règle ! Si les ami.e.s à plumes occupent une place centrale, le terrain accueille également chevaux, mulets et moutons. L'idée de cette cohabitation n'est pas « d'exploiter » les animaux ou qu'ils aient une « utilité », même si la jument « Mignonne » (oui c'est son prénom) est la star d'un projet d'attelage initié par trois des femmes du lieu qui ont récupéré un corbillard hippomobile pour le retaper. C'est avant tout l'envie de partager des espaces, de vivre en proximité avec des animaux qui prime car « Cohabiter avec les moutons c'est juste cool » nous a livré un habitant. C'est donc 11 humain.e.s, bientôt 14, avec l'arrivée imminente d'un bébé et d'un couple sur les lieux, qui cohabitent avec une vingtaine de non humain.e.s domestiqué.e.s et bien plus encore de sauvages.

Le vivre ensemble au Bel Air passe aussi par la mutualisation les espaces, des outils et des véhicules ce qui permet une plus grande sobriété dans la consommation individuelle, mais en contrepartie implique logistique et communication afin que les besoins de chacun.e puisse être respectés.


Une structure flexible adaptée à chacun.e

Une des questions qui revient souvent lorsque l'on parle d'écolieu c'est la question du modèle économique. Il est facile et tentant d'avoir envie de voir cette question par le prisme du « business model » comme on le ferait pour une entreprise. Quelles activités rapportent de l'argent ? Comment se répartissent les « parts » ? Est-ce que les habitant.e.s peuvent travailler sur le lieu ? En dehors ? Quelle est le loyer que chacun.e paie ? Le travail et l'argent sont des éléments que le village du Bel Air a eu a cœur de repenser afin de ne pas reproduire les mêmes biais et écueils que ceux véhiculés dans la société conventionnelle.

Le choix a été fait d'un fonctionnement en participation libre et consciente afin que l'argent ne soit pas un frein à l'épanouissement individuel et collectif. Chacun.e est libre d'exercer ou non les activités qu'iel veut afin de contribuer à hauteur de ses moyens et de donner ce qu'il est en capacité et en joie de donner pour entretenir, alimenter et développer le projet. Ce don peut se faire en argent mais également en temps, en légumes, en énergie, en coup de main, en compétence, en chant, en bière, en graines, bref en ce qui met chacun.e en joie de donner.



Pour cela, le village est structuré autour d'une SCI (Société Civile Immobilière) qui détient le lieu et de deux associations qui paient des loyers à cette SCI afin de rembourser le prêt. L'association « l’Étang Présent » est l'association des habitant.e.s du village, alimentée par celleux qui font le choix de travailler à l’extérieur ou de contribuer en fonds propres, tandis que la seconde association « les Aventures de Bel Air » est utilisée par celleux qui font le choix d'utiliser le lieu pour y organiser des activités, des événements, de l'activité économique, etc. Si certain.e.s font le choix d'un travail salarié qui leur tient à cœur, par exemple pour alimenter du lien avec le territoire ou contribuer à un projet génial, c'est par choix et non par nécessité car iels ne sont pas (en tout cas pas complètement) dépendant.e.s du salaire pour subvenir à leur besoin.

De même, pour la répartition des tâches ménagères (pour citer un autre sujet qui fâche), le leitmotiv est : « Pas de liberté sans conscience de ce que nos actions ou non-actions génèrent vis à vis des besoins des autres ou du collectif. » De la même manière qu'il n'y a pas d'attendus en termes de niveau de participation financière ou aux tâches de la vie commune, il est demandé à chacun.e de la conscience sur l'impact de ses choix.

« Souple » et « Partouze mentale », voilà deux noms bien étonnants (et on l'avoue aussi un peu rigolos) qui désignent les deux types de réunions qui structurent la vie et le vivre-ensemble du Bel Air. Si la « Partouze mentale » est une réunion organisationnelle plutôt pragmatique et pratico-pratique (car, je cite « c'est plus sympa d'aller en partouze mentale qu'en réunion »), a contrario, la « Souple » relève plus d'une réunion d'écoute de parole libre sans injonctions pour s'harmoniser en groupe. D'autres outils sont en cours de test et d'élaboration, revenez plus tard ;)


Un lieu riche de possibles ancré dans son environnement


Au cours de cette semaine d'immersion nous avons eu la chance d'assister à de nombreux ateliers organisés autour de toutes les thématiques qui sont chères au réseau des écolieux et en particulier au Bel Air : une fresque du climat afin d'expandre encore la conscience écologique ; un atelier DIY (Do It Yourself) pour fabriquer de la lessive et du détachant à la cendre ainsi qu'une crème hydratante à l'huile d'olive ; du fun avec un super jeu de piste dans les ruines du château ; un cours d'anti-gym pour faire du bien au corps et se relaxer en profondeur proposé par une habitante ; un atelier sobriété sur les économies d'énergie et les écogestes dans l'habitat animé par une intervenante de la région ; un atelier mobilités douces sur la réparation et l'entretien de vélos réalisé par un entrepreneur du coin ; et un magnifique moment de connexion et de partage lors d'une séance de travail qui relie animé par une habitante d'un lieu voisin. On a particulièrement apprécié cette envie des habitant.e.s du village de faire intervenir des personnes extérieures pour enrichir nos savoir-faire, offrir des espaces d'expression et développer cet esprit de coopération que l'on sent authentique sur ce territoire de centre Bretagne.



Sans oublier, bien sûr, de nous laisser de la place pour proposer nos savoir-faire, balade musicale de percussions en pleine nature, yoga animé par Justine, projection d'un documentaire autour de la pédagogie réalisé par une participante à la semaine immersive, suivi d'un débat. Autant vous dire qu'on a pas eu le temps de s'ennuyer !

Le lien avec le territoire s'exprime aussi dans le choix d'habitant.e.s du village de s'investir en salariat ou en bénévolat dans la ressourcerie du village voisin. Une belle façon de soutenir le réemploi, l'économie locale tout en facilitant l'accès des habitant.e.s à des matériaux et objets de récup' : bien utile de pouvoir utiliser le joker « appel à la ressourcerie » pour un écolieu.


Faire des ponts avec les autres pôles alternatifs du territoire : La Bascule Argoat



Également au programme de la semaine : visiter la Bascule Argoat, un autre écolieu installé à vingt minutes en vélo à peine de Bel Air. Un tout autre modèle sur un lieu très différent tant par sa configuration que par l’énergie qui s'en dégage. C'est dans l'ancienne blanchisserie des sœurs de l'abbaye de Langonette avoisinante laissée à l'abandon que s'est installé ce collectif issu du mouvement de la Bascule. Le mouvement de la Bascule kesako ? Issu d'un collectif de 80 personnes réunies en autogestion dans l'ancienne polyclinique de Pontivy pour construire un autre vivre ensemble, la Bascule a été accompagné par l'Université du Nous puis s'est essaimé en archipel.

L'idée de la Bascule est de créer des collectifs autonomes et coopératifs partageant un ADN commun et une charte de valeurs (disponibles en ligne) construisant des alternatives dont l'objectif est de faire basculer la société actuelle vers une société plus résiliente et respectueuse du vivant. L'idée initiale : si l'on est suffisamment nombreux.euses à s'engager dans des actions allant dans le sens de ce que l'on veut voir advenir dans la société alors, à un moment, la société basculera. Pour cela, iels cherchent à être : « des individu.e.s engagé.e.s, outillé.e.s, porté.e.s sur l'action, résistant.e.s, conscient.e.s, intentionné.e.s, joyeux.euses, libres, intensifié.e.s, coopératifs.ives, résilient.e.s, en apprentissage continu et enraciné.e.s ». Un vaste programme qui nous parle car cela fait écho à beaucoup de nos questionnements et de nos aspirations. Le mouvement de la Bascule a fait le choix de s'organiser en archipel pour essaimer sur les territoires et créer des pôles locaux de résilience reliés entre eux.

Concrètement la Bascule Argoat est un grand bâtiment du XIXème sur quatre étages, rénové au fil du temps, où la vie s'organise plus comme dans une grande colocation que dans un village. Le jardin de 3000m², donc bien plus réduit que celui du Bel Air, n'en est pas moins très optimisé entre buttes de culture, serres à semis, mares refuges de biodiversité, haie fruitière, cercle de pierre pour les temps communs de transition intérieure, poulailler, etc. Pour l'anecdote, la Bascule vient de récupérer une douzaines de poules dont l'histoire est rocambolesque. Ces douzes poules sont des ninja puisqu'elles ont effectué un camouflage parfait lorsque leurs congénères ont été emmenées à l'abattoir, se préservant ainsi de finir en nuggets. Elles coulent actuellement une fin de vie paisible dans un poulailler home-made en bois de palettes peint à la farine (oui oui, c'est le principe de la peinture suédoise).

La Bascule se situe en bord d'étang et l'on peut parfois entendre s'élever des « Aouuuuuuuu » (cris de loups) résonants et relayés à plusieurs voix. Pas de panique, ce ne sont pas des loups garous bretons mais seulement l'appel au repas des habitant.e.s (en manque de kouign amann vegan probablement...). Dans la vague des trucs rigolos, chez elleux, le « silence après 22h » s'appelle le « mode astronaute », je vous fais pas un dessin, ça parle de soi ;)

Côté humain, la Bascule est une communauté de 14 personnes en parité parfaite, avec des règles du jeu se voulant transparentes, bienveillantes et exigeantes tant dans la posture individuelle que dans l'engagement dans les projets de la maison ou du territoire. Au cœur de l'ambition : être une communauté apprenante (beaucoup de travaux sont auto-construits), autogérée, avec une gouvernance partagée, fonctionnant en participation libre et consciente... Des visiteur.e.s sont accueilli.e.s la première semaine de chaque mois car l'ouverture du lieu et la transmission sont au cœur du projet.


Les bienfaits de la coopération : humilité et mutualisation

On a trouvé vraiment chouette de pouvoir visiter cet autre écolieu durant cette semaine-là d'immersion au Bel Air. Même si nous on commence à être des vieux loubards des écolieux (on pourrait s'accouder à un comptoir en lâchant un petit « on en a vu nous m'dame » d'un air pensif), on a trouvé génial que les habitant.e.s du Bel Air fassent le choix de donner à part belle à un autre lieu proche, complètement différent et super riche. Ça permet de voir autre chose, de mieux comprendre aussi ce qu'on vit dans cette semaine d'immersion parce qu'on a, en plus de notre mode de vie « classique », un troisième point de comparaison, encore une autre perspective, ça nous permet de faire un autre pas de côté, de nous dire « ah tiens, un écolieu ça peut aussi être ça ». Personnellement j'ai beaucoup aimé cette démarche simple et humble qui leur paraît si évidente, de se présenter comme « voilà qui on est, voilà ce qu'on vit et ce qu'on a a offrir, et on a la chance d'avoir autour de nous d'autres gens, différents avec qui on aime partager et échanger, et on a envie de vous faire goûter ça », ça évite l'écueil de se poser comme modèle et de vouloir se montrer parfait et ça, ça me parle.

La proximité du Bel Air avec Bascule Argoat c'est aussi l'opportunité de mutualiser à un peu plus grande échelle encore, et pas seulement pour les objets (comme les vélos qu'iels nous ont prêtés pour qu'on leur rende visite) mais aussi par exemple pour les forces vives et les compétences nécessaires pour monter des projets. Nous avons pu assister au démarrage du week-end Hameaux de Santé, un projet de création d'un réseau de structures de santé au service du territoire répondant aux enjeux de santé que le système actuel ne prend pas en compte. Porté collaborativement par des habitant.e.s du Bel Air et de la Bascule Argoat (qui partagent les mêmes initiales B.A.), ce projet s'articule autour de quatre piliers : écologique, social, démocratique et global (dans le vocabulaire médical on parlera plutôt d'holistique, une démarche qui vise à prendre en compte le corps dans son ensemble, comme un système total dont tous les éléments sont interconnectés). L'idée est de créer des lieux de vie, de partage et de soin avec et pour la population locale qui puissent être des pôles de rencontre, d'événements et de soin dédiés à la santé au sens large où les soignant.e.s, choisi.e.s démocratiquement pour répondre aux besoins des habitant.e.s, travailleraient main dans la main. Une belle et grande ambition qui nous a beaucoup parlé. Si le projet vous intéresse, iels cherchent des forces vives humaines et financières pour se structurer et grandir, n'hésitez pas à contribuer.


Voilà encore une semaine riche que nous avions à cœur de vous partager. Quel plaisir pour nous de retrouver la Bretagne si belle, de faire de jolies rencontres, de nous inspirer et laisser infuser ces belles vibrations. Le village du Bel Air avait été un de nos coups de cœur dans nos recherches préliminaires, on avait été séduit.e.s par ce je-ne-sais-quoi qui fait qu'on se sent bien et attiré.e et c'est toujours agréable de sentir qu'à suivre nos intuitions on tombe souvent juste.

Du sweet et du croc sur vous,

Baptiste et Justine

Pour en savoir plus :

→ sur le village du Bel Air :

le site : https://villagedubelair.org/ et un super documentaire réalisé par Antoine sur le village du Bel Air : https://www.youtube.com/watch?v=HYzibYQHEAk

→ sur la bascule Argoat :https://argoat.la-bascule.org/

→ sur le réseau de l'Archipel de la Bascule : https://la-bascule.org/

→ sur la fresque du climat : https://fresqueduclimat.org/

→ sur les hameaux de santé : https://www.facebook.com/hameauxdesante

→ sur l'Université du Nous : https://universite-du-nous.org/

Jeu Bonus :

Sur la photo ci-dessous, Justine est souriante car :

Réponse A - Elle vient de voir passer des vaches et elle adore les vaches alors elle est trop contente

Réponse B - Justine vient de faire une blague un peu nulle dont elle est très fière ce qui explique ce sourire niais

Réponse C - Justine vient d'avoir la frayeur de sa vie car les vaches sont ses pires ennemies et ce sourire est un sourire de malaise profond

Réponse D - La réponse D



 
 
 

2 comentarios


annesophie
01 jun 2022

Réponse B !!!

😁

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Justine Fleur
Justine Fleur
16 jul 2022
Contestando a

Et non, c'est la 3ème réponse 😅😂

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