Le Village de Pourgues : la liberté d'être soi ensemble
- Justine Fleur
- 10 oct. 2021
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 oct. 2021
Pourgues : c'est notre COUP DE COEUR du moment. On devait y passer une semaine en tant que vacancier.ière, on y est finalement resté.e.s un mois entier, en tant que bénévoles. On vous raconte cette expérience des deux côtés du miroir. Prêt.e à nous suivre dans l'aventure ?

Nous sommes arrivé.e.s au Village de Pourgues un dimanche soir, il y a un mois de cela, accueilli.e.s par Xenia, une Villageoise (ainsi s'appellent les habitant.e.s du lieu), au sommet d'une cinquantaine d'hectares verdoyants et vallonnés, en face de la chaîne des Pyrénées. Nous participions aux « vacances immersives » de Pourgues, une formule payante pour découvrir le fonctionnement du Village. Le principe : les vacanciers.ières sont logé.e.s / nourri.e.s pendant une semaine dans la bâtisse principale ou dans une tente « glamping » (des tentes plus grandes et confortables que les tentes Quechua) et ils/elles peuvent observer les outils d'organisation de la vie collective, voire y participer, ainsi qu'à des activités diverses proposées par les Villageois.es (jardinage, observation du tour sur bois, danse libre...).

Avant de vous raconter pourquoi on s'est tout de suite senti.e.s très bien dans ce lieu, retour sur son histoire et son organisation.
Histoire et organisation de Pourgues
De l'école démocratique au Village démocratique
Le Village de Pourgues existe depuis près de 5 ans. Au départ du projet, il y a plusieurs co-fondateur.rice.s de l’École dynamique à Paris, une école démocratique* ; fort.e.s de leur expérience, ils/elles décident d'aller plus loin et d'appliquer la raison d'être de leur école : « être soi librement ensemble » aux adultes. Naît alors cette idée un peu utopique : et si on créait un village où chacun.e, y compris les enfants, pourrait être libre d'être et de faire ce qu'il/elle souhaite, tout en faisant société, en partageant dans le vivre-ensemble ?
*Plus de précisions sur ce qu'est une école démocratique dans le prochain article.
C'est ainsi que naît le Village de Pourgues. Et il faut croire que les utopies tiennent un peu du miracle, car il aura fallu aux futur.e.s Villageois.es seulement 9 mois, à partir du moment où ils/elles ont projeté d'acheter un lieu et fédéré un ensemble de personnes prêtes à se lancer, à l'installation sur ces 50 hectares en Ariège, pour que le rêve devienne réalité. Nous trotte ici dans la tête le petit refrain que nous répétait Dane, à Sainte-Camelle : « Tout est possible » ! ;)
Modèles juridique et économique
Aujourd'hui 25 habitant.e.s vivent sur le lieu (ou aux alentours proches), dont 17 adultes et 8 enfants. Le collectif a choisi d'acheter en Coopérative d'habitant.e.s, ce qui permet que chaque part soit égale à une voix décisionnelle, et ce peu importe le montant investi au départ (qui a varié en fonction des possibilités et envies de chacun.e).
L'association Village de Pourgues gère l'activité économique sur le lieu, principalement les accueils de vacancier.ère.s ou de formation, qui rapporte suffisamment pour payer le crédit et les charges du lieu (électricité, alimentation...). Les Villageois.es, tou.te.s membres de l'association de Pourgues, y contribuent financièrement de manière libre et consciente. En plus de l'activité d'accueil, ils/elles sont incité.e.s à continuer d'avoir une autonomie financière par ailleurs (en organisant des formations par exemple) pour ne pas dépendre totalement du collectif.
Pour les courses, il y a un compte commun en participation libre et consciente, participation qui se fait de manière publique car les Villageois.es veulent être transparent.e.s sur l'argent. Des courses communes sont organisées et chacun.e peut se servir dans la réserve. Seuls quelques extras comme la pâte à tartiner ou le chocolat sont à acheter individuellement.
Liberté... et responsabilité
Être libre est le maître-mot de Pourgues. Ici, chacun.e est invité.e à vivre comme il/elle le souhaite (il n'y a donc pas de régime alimentaire particulier imposé ou de restriction, sur l'alcool par exemple), à s'impliquer comme il/elle le souhaite dans les activités du lieu et à faire ce qui lui plaît. Cependant, comme « tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité » (Victor Hugo), l'autogestion nécessite que chacun.e prenne sa part d'engagement dans le bon-vivre ensemble du collectif. Pour cela, Pourgues expérimente un ensemble d'outils divers et variés au service du collectif, que les Villageois.es ont pu explorer, faire évoluer et adapter pendant la première année de vie en collectif ; première année pendant laquelle ils/elles n'ont pas eu besoin de développer leur activité économique (ils/elles avaient prévu un apport suffisant pour cela) ni de prévoir des travaux sur le lieu (ils/elles ont choisi un terrain avec une bâtisse directement habitable et fonctionnelle), pour se concentrer exclusivement sur le bon vivre-ensemble.

Les deux premiers outils, le CoVi (Conseil de Village), instance décisionnelle suprême où chaque personne, y compris les enfants, est égale à une voix décisionnelle, et où sont adoptées les propositions qui impactent de manière significative et à long terme le collectif, et le CEA, le Comité d'Enquête et d'Arbitrage, qui peut être saisi lorsqu'une règle du collectif n'a pas été respectée (car oui, même au « Village de la liberté », il y a un règlement intérieur!), viennent directement de l’École démocratique. D'autres outils ont ensuite été ajoutés, au gré des formations, rencontres et expériences des Villageois.es, comme le triage (aussi appelé « gestion par tension »), une réunion hebdomadaire de 30 minutes qui vise l'efficacité : on y fait des annonces concernant le collectif (la venue d'ami.e.s ou de membres de la famille dans le Village, l'absence lors d'une période...) et on cherche des personnes ressources ou soutien pour gérer des problèmes ou des projets, en dehors de la réunion. Par exemple, j'ai besoin pour organiser un atelier de tel ou tel matériel et je ne sais pas où me le procurer. J'expose le problème au groupe. Une personne qui sait où se trouve le matériel se propose de m'aider. Je la vois après la réunion de triage pour échanger avec elle.
A noter que pour les grandes instances comme le CoVi et le triage, des facilitataires du cadre et des secrétaires sont élu.e pour 4 mois afin d'assurer une forme de stabilité mais de permettre aussi à chacun.e d'expérimenter cette position. Par ailleurs, les Villageois.es ne sont jamais obligé.e.s de participer à ces instances.
D'autres outils sont utilisés par le collectif, comme la sollicitation d'avis pour les projets, le clearing : un moment de clarification sur un malentendu ou une tension entre des membres, en présence ou non d'un tiers neutre, en utilisant les outils de la CNV, et l'écoute empathique : le fait de pouvoir se confier sur une tension à une personne neutre, qui n'intervient pas pour conseiller ou dénouer les tensions, mais qui est simplement là pour écouter, voire reformuler la tension. L'idée de ces deux outils est que souvent, le premier pas pour dénouer une tension est d'en parler, avec la personne concernée ou avec une personne neutre. Si la tension est trop forte et débouche sur un conflit, les Villageois.e.s peuvent solliciter un cercle restauratif : c'est un cercle en trois phases mené par un.e facilitataire neutre dans le conflit, avec des personnes invité.e.s à participer au cercle, et qui vise à restaurer le dialogue entre les membres en conflit. Il y a trois phases : une première phase où chacun.e va formuler son grief envers l'autre, sans être interrompu.e ; une deuxième phase lors de laquelle la personne qui a écouté reformule ce qu'elle a entendu ; une troisième phase lors de laquelle on trouve un terrain d'entente pour se respecter et pouvoir vivre ensemble. Les personnes invitées dans le cercle peuvent elles aussi intervenir.

Lors de notre séjour, nous avons pu assister en tant qu'observateur.rice puis paticipant.e (avec notre statut de bénévole) aux réunions de triage et au CoVi. Nous avons expérimenté les outils de l'écoute empathique lors d'un atelier sur la gestion de conflit, et j'ai moi-même eu le soutien d'une écoute empathique lorsque j'en ai eu besoin.
Enfin, les Villageois.e.s ont aussi deux groupes Signal qui permettent des échanges quotidiens : une groupe « Annonce » pour les infos importantes et qui peuvent servir au collectif (ex : annoncer qu'on part faire les courses et demander si quelqu'un.e a besoin de quelque chose) et un groupe « Plaisir » pour envoyer des photos chouettes, proposer un apéro ou des gaufres toutes chaudes !
Ces outils ne sont pas figés, au contraire, ils sont évolutifs et certains peuvent disparaître, d'autres être ajoutés (il y a par exemple une réflexion en cours sur l'outil théâtre-forum), en fonction de leur pertinence pour le collectif.
Pourquoi on a adoré Pourgues...
L'expérience du collectif participatif : la liberté d'être , d'expérimenter et de partager
Ici, à la différence de Sainte-Camelle, le « semainier » des vacancier.ière.s n'est pas fixé à l'arrivée. Si quelques incontournables sont présents (la présentation de l'histoire du lieu et des outils de vie collective le lundi matin, l'observation de la réunion hebdomadaire de « triage » entre les Villageois.es le mardi), les vacanciers.ières sont invité.e.s à prendre pleinement part à la vie collective en proposant, s'ils/elles le souhaitent, des activités qu'ils/elles inscrivent sur le semainier.

Ainsi, au fur et à mesure de la semaine, le semainier, qui nous semblait un peu vide le dimanche, s'est considérablement rempli, enrichi par le yoga, l'initiation au théâtre d'improvisation ou encore la soirée karaoké proposés par certain.e.s vacanciers.ières. Certain.e.s Villageois.e.s participaient pour la première fois à ces propositions, ce qui nous a donné la sensation d'être vraiment dans une relation horizontale, sur un pied d'égalité, dans un vrai échange.
Nous aussi avec Baptiste, on a mis la main à la pâte et profité de ce terrain de jeu d'expérimentation, pour proposer une soirée enflammée de jeux de société, un cercle d'hommes (Baptiste) et des ateliers d'écriture (Justine). Inspiré.e.s par Sainte-Camelle, on a aussi organisé, à la guinguette, une soirée « Partage ton kiff » pour le Village, où poèmes, improvisations théâtrales et musicales, présentation de passion, lecture de conte et danses improvisées des enfants du Village ont fait rire et ému les Villageois.es, vacanciers.ières et bénévoles réuni.e.s ! :D Cette soirée est d'ailleurs devenue un incontournable des semaines d’accueil vacances ! Cela a été l'occasion pour nous d'écrire notre première chanson en duo : « Quand ça va finir ? » (on vous la livre en exclusivité mondiale, vous reconnaîtrez probablement l'air ;D).
On a adoré cette liberté et cette incitation à participer qui nous a permis de nous révéler nous-mêmes en toute authenticité et d'oser proposer ce qui nous anime, nous tient à cœur, sans obligation de résultat ou de performance. Certains ateliers proposés par les Villageois.e.s comme le Cercle d'Humanité, la danse libre ou les Cercles de femmes nous ont aussi permis de belles plongées partagées en profondeur et en sensibilité.
La transparence et l'authenticité des Villageois.e.s
L'authenticité est vraiment au cœur de Pourgues, liberté d'être soi oblige ! Mais cela ne va pas sans heurts, désaccords ou tensions entre les Villageois.e.s qui ont parfois des manières de vivre et/ou des points de vue différents, si ce n'est contradictoires. C'est pourquoi des règles de vie commune sont discutées et adoptées en CoVi (par exemple sur le bruit dans les espaces communs après certaines heures) et que des outils sont mis en place pour dénouer les tensions. On a aimé toute la transparence affichée dès le début par les Villageois.e.s sur les frictions qui ont pu exister, ou qui peuvent encore exister, dans le collectif, et sur l'importance pour elleux de prendre soin du conflit et d'en faire une possibilité de grandir ensemble.
Lors de notre séjour en vacances immersives, nous avons eu l'occasion de constater que cela n'était pas que des paroles, mais bien des actes concrets appliqués au quotidien. Un différend avec un bénévole a donné lieu à son départ après sollicitation d'avis à la collectivité. Ce départ a été suivi d'une réunion collective de clarification afin d'exposer les faits et d'expliquer la décision prise à l'ensemble des personnes souhaitant comprendre ce départ et/ou parler de ce que cela avait provoqué chez lui/elle.
La nature omniprésente
A Pourgues, on a pris un grand bain de nature ! Au cœur de ces collines verdoyantes, nous avons adoré, chaque matin, découvrir le paysage changeant des Pyrénées, tantôt dégagées, tantôt brumeuses, et même enneigées ! Et le soir, contempler les magnifiques couchers de soleil. Quel plaisir aussi de pouvoir marcher nus pieds dans la rosée du matin, de profiter des derniers rayons du soleil d'été tous les soirs au lieu de s'enfermer, de contempler les étoiles lors des veillées autour du feu, de dire bonsoir au crapaud qui squatte l'escalier de la roulotte toutes les nuits, et d'entendre le cri du chevreuil que nous savons maintenant reconnaître. Tout cela sont des petites pépites qu'on garde précieusement dans notre sac à merveilles d'AlterVie.
Découvrir la vie en collectif, la vraie !
Dès le premier jour, on s'est bien senti.e à Pourgues et on se disait que c'était un peu dommage de ne pas y rester plus longtemps. Il faut croire que notre envie de rester était tellement forte que les planètes se sont alignées pour nous le permettre : dès le lundi, nous apprenions au triage que le lieu avait besoin d'un cuisinier pour les deux dernières semaines d'accueil vacances. L'occasion rêvée de rester, et de permettre à Baptiste d'exprimer ses talents !
Pour ma part, j'étais heureuse de pouvoir avoir le temps d'observer davantage l'éducation à Pourgues, thème central qui avait réuni les habitant.e.s du lieu !
(Dans le prochain article, je vous parlerai davantage du côté éducation #teaser ;) ).
Ni une, ni deux, notre décision était prise : on reste !
Nous avons donc passé quatre semaines de plus en tant que bénévoles sur le lieu. Une expérience de vie très enrichissante pour Baptiste, qui s'est retrouvé chef cuisinier pour une quarantaine de personnes et qui nous a régalé les papilles tout en expérimentant un mode de gestion de la cuisine plus collaboratif ; pour moi-même qui ai pu creuser davantage la question de l'éducation démocratique ; et pour nous deux dans notre expérimentation plus approfondie de la vie en collectif, sous toutes ses facettes.
(Et oui, à Pourgues quand on fait des lasagnes c'est avec style !)
Voici un petit bilan de notre expérience de vie en collectif :
Les côtés méga chouettes de la vie en collectif :
> Avoir une pluralité de personnes à rencontrer : en un mois, on ne s'est jamais ennuyé.e.s ! Déjà parce que nous avions tou.te.s les Villageois.es à rencontrer, mais aussi tou.te.s les nouveaux.elles vacancier.ère.s à découvrir. Un tourbillon de discussion, d'échanges, de passions à partager. L'occasion de continuer à expérimenter de nouvelles choses, comme la création d'un spectacle de hip-hop et la participation à un atelier survivalisme, entre autres.
> Avoir toujours dans les parages quelqu'un.e avec qui discuter, jouer, aller au marché, déjeuner. Dans le collectif, on n'est jamais seul.e et il y a toujours quelqu'un.e partant.e pour ce qu'on propose.
> Partager des moments de convivialité (petits déjeuners, repas en commun, soirée jeux, yoga...) sans avoir à sortir de « chez soi », à proximité (gain de temps et d'énergie). Et avec la sacrée quantité de jeux du collectif, on peut vous assurer qu'on a passé des soirées endiablées !
> Partager les repas et les restes, l'astuce gain de temps et anti-gaspi : la semaine « off » (sans accueil), c'est à chaque Villageois.es de se faire à manger, il n'y a plus de cuisinier. A cette occasion, nous avons pu constater qu'il arrive que les repas individuels soient partagés quand il y a de trop grande quantité. Ainsi, un soir, nous avons profité des restes d'un délicieux gratin ; un autre, c'est nous qui avons rallongé notre bouillon pour en faire profiter d'autres. L'échange et le partage prennent tout leur sens dans le collectif.
> Avoir des ressources collectives : vivre à plusieurs est aussi l'occasion de profiter des compétences et ressources de chacun.e, ne serait-ce que profiter de l'aller-retour de quelqu'un.e à la déchetterie, aux courses, ou mutualiser la garde des enfants. Connaissances en entomologie, en pâtisserie, en politique, ou en jeux de société s'échangent joyeusement. A l'aide d'un Villageois, Baptiste a ainsi réalisé ses premières créations artisanales !
Et mutualiser des espaces, comme la salle de co-working, la bibliothèque, la cuisine ou le jardin, permet aussi de repenser les espaces privés : quand on a des espaces communs, on a moins besoin de grands espaces individuels, et on peut se partager la machine à laver, la tondeuse ou le mixeur. C'est un premier pas vers la sobriété ! ;)
Les côtés un peu moins chouettes du collectif :
> L'organisation des espaces pour respecter les besoins de chacun.e : vivre en collectivité nécessite de bien définir les différents espaces (privés Vs communs) et leurs règles, notamment lorsqu'il y a beaucoup d'enfants dans la bâtisse. Cela est d'autant plus important quand le lieu accueille des personnes extérieures comme les vacanciers.ières.

> L'hygiène et le rangement : chacun.e ayant des niveaux de tolérance différents au « désordre », il se peut que ce soit souvent les mêmes personnes qui rangent la tasse qui traîne, passent un coup de balai, nettoient la table. Cela demande donc de faire preuve de lâcher-prise et/ou d'accepter que l'autre ne fournit pas la même énergie dans le rangement (mais qu'il.elle la fournit peut-être ailleurs, dans d'autres tâches qu'on ne fait pas soi-même).
> Se ressourcer : Le collectif est un vivier d'échanges, de rencontres et de sollicitations. Le challenge est donc de réussir à s'octroyer des espaces et des temps de solitude (essentiels pour les personnes qui, comme moi, ont besoin de calme et de solitude pour se ressourcer). Cela a été possible de notre côté grâce au fait qu'on bénéficiait d'une chambre dans la bâtisse, puis que nous avons été hébergé en roulotte, un vrai petit cocon pour nous. Mais l'équilibre à trouver entre envie de passer du temps avec les gens, et se reposer, n'est pas toujours évident.

> Se mettre d'accord : dans un collectif, pas toujours facile de trouver l'équilibre entre les besoins, les envies et les visions de chacun.e. Surtout dans un collectif qui a pour mot d'ordre : la liberté individuelle ! Les points de vue sont divers, ce qui fait la richesse du vivre-ensemble mais peut être source de tension, voire de conflits. Sur l'écologie par exemple, tout le monde n'a pas la même vision. Et si Pourgues fait sans conteste des efforts en ce sens (on trouve sur le lieu potager et verger en permaculture, toilettes sèches, et les Villageois.es se fournissent principalement de manière bio et locale), certaines questions, comme le maintien ou non de la piscine (passée au sel récemment) font encore débat.
> Trouver sa place au sein du collectif : il n'est pas toujours facile, dans un collectif aux multiples personnalités et compétences, de savoir trouver sa place, ce qu'on peut apporter au groupe, sans se perdre pour autant dans une seule « étiquette » (ex : l'étiquette de cuisto pour Baptiste). Un vrai challenge qui nécessite de repenser ce qu'on apporte non plus seulement dans une logique du faire (« dans le collectif, je fais la cuisine / la vaisselle / l'accompagnement des enfants / des propositions d'ateliers »), mais aussi dans une logique de l'être (« dans le collectif, j'apporte mon dynamisme / mon écoute / mon soutien / mon enthousiasme »).
Vous l'aurez compris, on a adoré passer ce mois d'immersion à Pourgues, non seulement parce qu'on y a été très bien accueilli.e.s, qu'on y a découvert et expérimenté plein de personnes / choses nouvelles, mais aussi parce qu'on a appris à vivre plus concrètement en collectif, tout en nous révélant nous-mêmes dans de nouvelles dimensions.
Enfin, notre mois à Pourgues a aussi été l'occasion de visiter un peu les alentours. On vous partage nos deux coups de cœur des environs si vous passez dans le coin :
Le Village de Carla-Bayle et son église : un petit village d'artistes plein de galeries, avec une église tout à fait particulière, follement artistique !

Le marché de Montbrun-Bocage : un super marché, point de RDV du dimanche des producteur.rice.s artisanaux, de personnes alternatives en tout genre, et d'artistes. Une bonne manière de voir que l'Ariège fait partie des territoires dynamiques et vivants pour les initiatives alternatives. La ville fait d'ailleurs partie du Mouvement des Villes en transition, lancé en 2006 par Rob Hopkins, enseignant en permaculture. Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.entransition.fr/
Nous quittons donc Pourgues pour de nouvelles aventures le cœur bien rempli... et un peu lourd, mais nous savons que ce n'est qu'un au revoir !
Du sweet et du croc sur vous !
Justine et Baptiste
Si vous voulez voir le documentaire sur Pourgues réalisé par Alex Ferrini, c'est par ici : https://www.imagotv.fr/documentaires/en-liberte
Et en bonus bibliographie : On vous conseille « Le retour à la terre » de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet, une BD sympa sur des néos-ruraux ;)

Justine et Baptiste !! Whaoo super votre blog ! quel bonheur de lire votre descriptif de Pourgues..
j’ai eu la chance de partager 2 merveilleuses semaines avec vous.. et je garde de tellement bons souvenirs en votre compagnie.. pleine de vie, joyeuse et toujours enthousiaste ! Merci pour ce beau témoignage de votre séjour à Pourgues.. qui j’espère inspirera d’autres lecteurs à aller découvrir le village de Pourgues..
Au plaisir de vous revoir tous les deux.. qui sait.. à nouveau à Pourgues ! prenez bien soin de vous ! Bises, Zoé - Séjour immersion, Pourgues, Sept. 21.
Merci pour ce nouveau partage d expérience et chapeau les artistes pour la chanson!